« Cohérent avec ses options de base » : René Naba (2ème partie)

La semaine dernière, nous avons publié la première partie d’un entretien avec le journaliste René Naba – enregistré à Paris le 18 septembre – voici le deuxième volet de cette conversation qui aborde, entre autres thèmes, plus directement celui de la francophonie : splendeurs, misères et illusions perdues ! Bonne lecture.

IIe partie : Francophonie

Est-ce que l’expression « Misères francophones » fait sens pour vous, et si oui, pouvez-vous nous donner des exemples concrets de cette misère ?

Qu’on ne s’imagine pas que la langue française est une langue universelle ; elle l’était. Mais aujourd’hui, dans le classement linguistique des locuteurs, la France arrive en 12ème position. Il y a 400 millions de locuteurs arabes, et 120 millions de francophones. Les principaux gisements de la francophonie au XXIème siècle, c’est l’Algérie, le Maroc et le Sénégal, c’est-à-dire les pays de destination des charters de la honte. Ce qui devrait être la source de pérennité du rayonnement culturel fait l’objet de stigmatisations, et ça c’est une misère morale francophone.

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« Cohérent avec ses options de base » : René Naba (1ère partie)

« Les esprits valent ce qu’ils exigent » écrivait Paul Valéry. Le journaliste René Naba incarne précisément ce genre d’esprit qui vaut par ses exigences. De notre conversation avec lui, se dégagent en définitive peu de principes. Ceux-là suffisent pourtant à jeter les bases d’une éthique qui, par-delà le seul professionnalisme ou la façon d’aborder l’actualité, reflète surtout une intelligence de l’histoire et la volonté persistante de ne pas se laisser corrompre – ni par les intérêts ni par les préjugés. Nous laisserons le lecteur juge de la simplicité, de la rigueur et du caractère concret de ces principes qui contrastent avec le bavardage, les délires pseudo-théoriques et autres circonvolutions verbeuses des journalistes qui prétendent éteindre un feu qu’ils allument : pompiers pyromanes au service d’une idéologie dominante peureuse, bercée d’illusions bien arrangeantes, de références mal digérées et de mythes idiots (au sens étymologique du mot : c’est-à-dire « particuliers ») auxquels ils n’hésitent jamais à sacrifier le sens commun. René Naba en est le contre-exemple.

L’entretien se décline sous trois parties : Itinéraire / Francophonie / « Supplément littéraire » des Misères francophones

Il a été enregistré à Paris le 18 septembre 2010, et retranscrit par Croissant.

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